Développement durable et épargne : un paradoxe français

Plus de trois épargnants Français sur quatre estiment que le développement durable est un enjeu important de notre époque. Les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) ont pour objectif de mettre en lumière les placements s’inscrivant dans ce projet, pourtant leur manque de clarté tend à rebuter les investisseurs.

Ces deux constats sont issus de deux études publiées les 27/09/2021 par l’AMF.

Le décalage illustré en chiffres

Selon l’étude OpinionWay pour l’AMF, ce sont plus de 75% des épargnants Français qui déclarent que la protection de l’environnement et de développement durable devraient être pris en compte lors du choix d’un placement financier.

Ce beau score chute toutefois à 50% lorsqu’il a été demandé aux sondés s’ils prennent effectivement ces critères en compte pour leurs propres investissements. Ce manque de cohérence n’est toutefois pas à mettre sur le compte d’un souci écologique de façade, mais plutôt à un déficit d’information en la matière. En effet, seulement 17% des épargnants interrogés possèdent un placement ESG et 11% maîtrisent les caractéristiques d’au moins un des investissements de cette catégorie.

Malgré cette méconnaissance générale des placements durables, les épargnants ayant opté pour un investissement répondant aux critères ESG sont 72% se déclarer satisfaits et 19% très satisfaits.

En cause, le manque de confiance et de clarté

De toute évidence, les particuliers français connaissent peu et ont du mal à accorder leur confiance à des labels comme l’ISR. Il s’avère que les freins majeurs à la souscription de produits répondant aux critères ESG sont la peur du greenwashing, le ticket d’entrée parfois élevé et le manque de clarté général.

La seconde étude commandée par l’AMF (et réalisée par CSA Research) met l’accent sur l’opacité des documents commerciaux et contractuels. Lors de cette enquête, un groupe de 15 investisseurs néophytes s’est déclaré perdu quant aux notions de placements responsables et durables. Il en a été de même pour les différents labels et critères de développement durable.

Les termes utilisés dans le DICI (Document d’information clé pour l’investisseur) ainsi que dans les différents documents annexes ont été qualifiés de “décourageants” et “techniques”. Ces documents sont paradoxalement conçus pour faciliter la compréhension de l’épargnant… En guise de conclusion à ces études, l’AMF précise qu’en août 2022 les conseillers financiers devront recueillir les sensibilités ESG de leurs clients pour proposer des solutions placement adéquates.

> Pour aller plus loin, lisez notre article “L’intégration de la finance durable dans les révisions de MIF2 et DDA

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